Le Francilien, train nouvelle génération de l’Île-de-France, a été inauguré avec force réjouissances populaires le 12 décembre 2009 sur la liaison Paris gare du Nord – Luzarches (ligne H). Les 172 rames commandées à Bombardier, pour un montant de 1,850 milliards d’euros financés à 50% par la SNCF et à 50% par le STIF, remplaceront progressivement d’ici 2015 les trains les plus anciens du réseau Transilien SNCF (les « petits gris »).
Ce nouveau train a théoriquement tout pour plaire : intérieur spacieux, sièges larges, grandes baies vitrées, climatisation, design intérieur chaleureux et coloré. Les voitures sont à intercirculation. Des portes larges et des plateformes d’accès spacieuses facilitent descente et montée. Des annonces sonores et sur écrans informent de l’approche de chaque gare et des perturbations éventuelles. Hors périodes de pointe, les cyclistes peuvent ranger leur vélo dans un emplacement dédié.
Côté accessibilité : aux deux extrémités de la rame, un comble-lacune se déploie automatiquement si le quai est au même niveau que le plancher du train ; s’il est plus bas, c’est une marche intermédiaire qui se déploie. À terme, il n’y aura dans toutes les gares plus de dénivellation ni d’espace entre le train et le quai. Dans l’immédiat, les quais de 4 gares ont été rehaussés, ces travaux étant complétés par une mise en accessibilité de la gare elle-même.
Alors, tout est parfait ? Non, bien sûr. Une interrogation subsiste sur le financement à échéance pas trop éloignée du rehaussement des quais de toutes les gares. Nous avons recueilli quelques critiques : les caractères affichés sur les écrans sont trop petits ; les diagrammes linéraires des stations sont dépourvus de points lumineux indiquant la progression du train ; les poignées accrochées au plafond sont trop hautes ; les simples barres verticales à la hauteur des portes offriraient plus de prise si elles étaient subdivisées en trois. Et surtout : il n’y pas de toilettes dans les trains.
Côté caractéristiques techniques : le train atteint 140 km/h en vitesse de pointe. Sa motorisation répartie sur toute la rame permet une accélération et un freinage en douceur. La capacité est de 26% supérieure en places totales (1844) et de 10% supérieure en places assises (944) que dans les « petits gris ». Des rames à deux niveaux auraient pu offrir une capacité encore plus grande, au détriment toutefois de la qualité des déplacements et de la visibilité à l’intérieur de la rame : le débat reste ouvert.
Après les deux premières rames mises en place sur Paris-Luzarches le 13 décembre 2009, 6 autres suivront en janvier 2010. D’ici juin 2012, 82 rames circuleront sur les axes Paris – Luzarches, Paris – Persan Beaumont, Paris – Pontoise. Viendront ensuite les réseaux Saint-Lazare et Est.
Photos Marc Debrincat, Jean Macheras
Détails : Le Francilien