Le projet soumis à enquête publique préalablement à sa déclaration d’utilité publique apparaît bien étudié pour rendre homogène l’aménagement de la RD1 depuis Boulogne Billancourt jusqu’à la sortie du département au nord et pour prendre en compte l’accroissement du trafic lié aux opérations d’urbanisme des communes de Levallois-Perret et de Clichy. Il améliore aussi incontestablement la sécurité du piéton, l’environnement et les conditions de déplacement du cycliste.
L’AUT conteste toutefois la pertinence des deux objectifs. L’aménagement de la RD1 à Boulogne, Neuilly et Levallois Perret est d’un autre âge, et il existe un consensus général pour que les opérations de densification proches de Paris s’accompagnent d’un renforcement de l’offre de transports collectifs et non plus de l’offre routière. De plus le gabarit d’une voie par sens offre ici une réserve de capacité de presque 40 % puisque le flux maximum d’heure de pointe est de 1100 véhicules par heure, pour un potentiel couramment admis de 1800.
Par ailleurs, l’AUT se réjouit de la volonté du Conseil général d’aménager une promenade bleue le long des berges et de l’intégrer dans un schéma départemental des parcours buissonniers. Il est paradoxal de vouloir dans le même temps renforcer la circulation des voitures en bord de Seine.
En conséquence, l’AUT émet un avis défavorable au principe du projet en ce que, avec 2X2 voies au minimum sans aucune réservation en faveur des transports collectifs, il favorise exclusivement l’usage de la voiture et éloigne de la Seine les piétons des villes. Son coût, 85 millions d’euros HT hors aménagements paysagers pour un linéaire de 1200 mètres, plus élevé que celui d’un tramway, accentue son incongruité. (…)