Paris et 25 communes d’Ile-de-France ont lancé le 15 décembre 2009 un appel d’offres pour le système Autolib’. Ce projet doit proposer d’ici juin 2011 3.000 voitures électriques en libre-service dans Paris et sa proche banlieue. D’ici là, 1.000 stations devront être créées dont 700 dans Paris intra-muros : 500 en surface et 200 en sous-sol, installées notamment dans des parkings.
Ce qui est présenté comme la version automobile de Vélib’ rencontre des critiques. Pour les opposants, ce projet est contraire aux intentions exprimées de réduire la voiture dans Paris : les centaines de stations Autolib’ devraient en permanence avoir à disposition un grand nombre de voitures inutilisées pour répondre à la demande, ce qui suppose des parkings localisés un peu partout dans la capitale et de nouvelles circulations induites pour assurer les transferts d’une station à l’autre, d’où un gaspillage d’espace urbain et d’énergie.
L’AUT Paris observe de son côté qu’il existe d’autres modes automobiles partagés qu’il convient, eux, d’encourager : l’autopartage, qui est beaucoup plus développé dans des pays comme l’Allemagne, la Suisse ou les Pays-Bas, le covoiturage, et tout simplement le taxi, dont les potentialités sont insuffisamment exploitées à Paris et encore plus en banlieue : il justifierait le maximum d’efforts de la part de Paris et du Syndicat d’études Paris Métropole, dans le souci d’améliorer sa visibilité et son accessibilité.
Les premières estimations montrent que ce nouveau libre-service de voitures électriques est difficilement viable sur le plan économique. Aux coûts d’investissement s’ajoutent des coûts d’exploitation très importants. D’autre part, le vandalisme inquiète les exploitants potentiels. Vélib’ a enregistré 7.800 vélos volés et 11.800 endommagés en deux ans. Les voitures coûteront 25.000 euros dont 15.000 euros pour les seules batteries au lithium. On craint un trafic de batteries. Enfin, il n’existerait aujourd’hui aucune voiture électrique susceptible de répondre au cahier des charges d’Autolib’.