Conférence de presse du 20/11/2014
Transports franciliens : quelles sont les vraies priorités ?
Passe Navigo à tarif unique : une fausse bonne idée, surtout dans le contexte actuel
Le conseil régional envisage de mettre en oeuvre le tarif unique du passe Navigo en 2015 sur la base de 70 € par mois. Cette mesure nécessite de trouver environ 500 M€ de recettes supplémentaires chaque année. Mais, dans le contexte budgétaire difficile actuel, alors que des financements complémentaires sont nécessaires par ailleurs, est-ce une priorité ?
En première approche, on peut penser qu’une association comme la nôtre devrait approuver une baisse de tarif qui va bénéficier aux usagers les plus éloignés de Paris. Mais une analyse plus poussée nous montre que ces derniers ont avant tout besoin de meilleures conditions de transport.
En effet, nous constatons tous les jours qu’il y a des priorités incontournables:
Saturation, vétusté, retards, manque de trains, manque de liaisons banlieue à banlieue : les transports franciliens ont besoin d’investissements massifs. Malgré les discours rassurants, nous constatons que de fortes incertitudes pèsent sur le financement du Nouveau Grand Paris (abandon de l’écotaxe, abandon de la taxe de séjour régionale additionnelle). D’ores et déjà plusieurs projets sont bloqués ou vont l’être faute de financement (voir Fiche 1 en PJ).
De plus nous insistons sur le besoin de nouveaux investissements pour faire face à la saturation qui touche de nombreuses lignes, notamment les RER et les tramways (voir fiche 2)
De même, en ce qui concerne le budget d’exploitation du STIF, nous sommes très attachés à la poursuite des renforts d’offre, notamment sur les réseaux de bus de banlieue. Par ailleurs, la mise en service du Grand Paris Express et d’autres projets franciliens va accélérer la croissance des dépenses de fonctionnement dans des proportions importantes (plus d’ 1 milliard d’Euros d’ici 10 ans).
Par ailleurs, en matière tarifaire, nous demandons en priorité des mesures en faveur des usagers non abonnés qui sont les plus pénalisés. Voir notre analyse Fiche 3.
Notre position est tout sauf théorique : les remontées que nous avons des usagers nous indiquent clairement que ce n’est pas le tarif actuel des abonnements qui pose problème, mais bien tous les problèmes cités plus haut.
Dans ce contexte, il faut très certainement des financements nouveaux pour les transports franciliens. Nous demandons qu’ils soient affectés aux priorités ci-dessus et, qu’en parallèle une réflexion soit relancée sur une tarification plus intelligente à moyen terme.