La hausse annuelle des tarifs au 1er juillet aura finalement été de 2 %, avec par exemple 1,5 € de plus par abonnement Navigo mensuel. C’est deux fois moins que ce qui avait été envisagé lors du vote du budget 2009. L’AUT avait émis de fortes réserves sur le projet initial : une augmentation de 4 % aurait été incompréhensible dans un contexte économique difficile, sans mise en service récente significative et alors que les derniers mois ont été éprouvants pour les usagers du réseau RER/Transilien.
Mais alors que les années précédentes ont été marquées par de multiples mesures tarifaires (tarification sociale, fusion des zones 6 à 8, ticket t+ permettant la correspondance bus/bus et bus/tram), cette année aucune adaptation de la tarification n’aura lieu. La mise en oeuvre du prolongement de parcours (permettant à un abonné de sortir ponctuellement des zones souscrites en payant juste le complément nécessaire) était bien prévue initialement, mais a été annulée à la dernière minute, victime de son coût supposé (un manque à gagner de plus de 10 M€). La nécessité de cette mesure n’en reste pas moins réelle.
Plus grave encore, le budget 2009 du STIF marque un coup d’arrêt aux renforts d’offre qui avaient eu lieu ces trois dernières années. Certes il reste des mesures appréciables dans le cadre du programme Transilien 2010 (cadencement sur le réseau Paris Est, environ 30 M€ tout de même), mais quasiment rien pour les métros, tramways et bus. Pourtant il reste des besoins considérables à satisfaire.
Cela ne présage rien de bon pour les années à venir : la principale recette du STIF, le versement transport des entreprises, risque d’être en berne encore en 2010. La contribution versée au STIF par les collectivités membres, essentiellement la Région et la ville de Paris, risque aussi d’être limitée par le contexte économique qui continuera à plomber les recettes fiscales. Dans ces conditions, comme les dépenses augmentent et que le prix acquitté par les usagers est le seul paramètre que le STIF maîtrise vraiment, on peut craindre une forte hausse des tarifs l’an prochain, quelle que soit la future majorité régionale. Il y a toutefois une autre « variable d’ajustement » : le nombre de titres de transport vendus. Celui-ci dépend certes de l’activité économique, mais aussi du transfert modal, vraie valeur d’espoir.
On parle beaucoup des milliards nécessaires pour les investissements en infrastructures, et c’est tant mieux. Mais il ne faut pas oublier les besoins de ressources nouvelles de fonctionnement à affecter d’urgence au STIF