Communiqué du 14 janvier

La Mairie de Paris a annoncé son intention de mettre en place des futurs « tramways » nouvelle génération, « sans rail ni caténaire ». Les qualifier de « tramways » est un abus de langage : le « Bluetram » exhibé par Bolloré sur les Champs Élysées n’est en fait qu’un minibus électrique, comme il en existe sur une « traverse » parisienne et sur le Montmartrobus. La seule « innovation » de ce bluetram est de se recharger à chaque arrêt (« biberonnage »). Selon certains spécialistes, d’autres technologies sont susceptibles d’offrir des solutions plus performantes et moins coûteuses.

M. Bolloré, déjà fournisseur des Autolib’, a été choisi pour l’équipement en bus électriques d’une première ligne, en 2016. Il a joué les vedettes médiatiques lors d’une exposition de prototypes de « bus propres » sur le Champs de Mars devant dix autres constructeurs étonnés ! Nous demandons que cette opération de grande envergure se déroule dans la plus totale des clartés et la plus parfaite des concurrences.

Remplacer d’ici 2025 la totalité des 4000 bus par des bus « verts » paraît très ambitieux
technologiquement et financièrement, sans conduire pour autant à une diminution sensible de la pollution et à l’amélioration des conditions de déplacement.

La Ville de Paris se soucie-t-elle de ses transports collectifs ?

Élaborer un plan piéton, multiplier les aménagements cyclistes, « réinventer » certaines places, reconquérir les berges et « apaiser » la circulation sont de bonnes mesures. Mais la marche et la bicyclette ne peuvent à elles seules fournir des solutions de rechange à l’automobile : un réseau de transports collectifs attrayant et performant est indispensable.
Or, il n’apparaît pas que la ville soit bien consciente de cet impératif :

 Le plan de restructuration des bus, qui doit rééquilibrer l’offre entre hypercentre et périphérie et rendre le réseau plus lisible, se fait attendre depuis plusieurs années.

 Aucun nouveau couloir réservé, aucune mesure de priorité aux bus n’ont été mis en oeuvre depuis des années. Les « Témoins de ligne », mis en place par l’AUT et le STIF, n’ont de cesse de dénoncer l’irrégularité du service sur la plupart des lignes.

 La forte densification urbaine (bureaux et logements) programmée en périphérie va engendrer de nouveaux besoins de déplacement que ne peut satisfaire le tramway T3, déjà saturé. Or, au lieu de prévoir une nouvelle offre en conséquence, on brade la Petite ceinture ferroviaire.

 Sans consulter les usagers, la ville a mis en place de nouveaux « abris » voyageurs ouverts à tous les vents et où le plan du réseau de bus a disparu. Aucune amélioration ne leur a été apportée malgré les très nombreuses plaintes relayées et les promesses de la ville. Au-delà de la technologie, Paris mérite un réseau de transports en commun exemplaire !

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