La politique conduite par la municipalité parisienne en matière de déplacements
dans la capitale donne lieu à contestations, qui ne sont pas toutes le fait d’une
opposition municipale empressée à exploiter un angle d’attaque facile. Dans un
domaine aussi sensible que la circulation, il est extrêmement difficile de rechercher
des solutions durables – pour utiliser un adjectif à la mode – sans provoquer des
mécontentements : et, bien sûr, ce sont ceux-là qui se font le plus entendre.
Démêler le vrai du faux dans les arguments échangés n’est d’ailleurs pas
simple, car cela dépend des cibles et du contexte : court, moyen, long terme ? Qui a
vraiment besoin d’une voiture, qui pourrait s’en passer ? Quel bilan, selon les
usagers, d’un nouveau partage de la voirie ? Etc.
Ce qui est clair pour nous, c’est qu’il faut résolument tourner le dos à un
passé marqué par une domination anti-économique et anti-écologique de la ville par
l’automobile. Encore faut-il pouvoir répondre aux objections de toutes sortes, ce que
nous essayons de faire ici.

Il y a d’abord les propos « lancés en l’air » avec une teneur plus polémique que
scientifique. Et en tout premier lieu celui-ci : les nouveaux aménagements de
partage de la voirie n’ont fait « qu’augmenter les encombrements » et n’ont « pas
réduit la pollution, bien au contraire ». Passons sur le fait qu’on met en exergue des
problèmes occasionnés par des travaux localisés dans le temps et dans l’espace, en
donnant à penser que c’est toute la capitale qui en subirait les conséquences. De
deux choses l’une : ou bien la circulation automobile est capable de s’auto-réguler en
fonction des circonstances, alors faisons les aménagements qu’on juge utiles sans
états d’âme ; ou elle n’est pas capable, dans ce cas, il faut qu’elle laisse la place aux
modes mieux adaptés à la ville. (…) Extrait du bulletin N°80

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